• Après le scandale planétaire DSK qui a éclaboussé la France de ses frasques dévoilées au grand jour par le courage d'une femme, Nafissatou Diallo, voilà que c'est au tour d'un membre de la majorité présidentielle de passer à la moulinette de la vérité.
    Sans doute galvanisée par le courage de Nafissatou, deux femmes harcelées par le maire UMP Georges Tron, ministre de Sarko, ont déposé plainte et c'est très bien !
    Ce sera encore mieux quand toutes les femmes harcelées par leurs patrons, si "puissants" soient-ils, auront ce même courage !
    Si l'issu de la plainte déposée contre Georges Tron est ce qu'on espère, surtout face aux violentes critiques soulevées par l'affaire DSK contre le système français, qui, gauloiserie oblige, sont scandaleusement laxistes avec les violeurs au lieu de les sanctionner à la mesure de leur faute, les magistrats appliqueront la loi dans toute sa sévérité. Cela rassurera les milliers de femmes victimes de patrons obsédés sexuels et les incitera à déposer plainte à leur tour.
    On peut même imaginer un afflux de plaintes sur tout le territoire qui obligerait la mentalité française à passer du moyen-âgeux "droit de cuissage" au respect de la femme qui, beaucoup de ne le savent pas encore, est l'égale de l'homme !
    En écoutant les commentaires suscités au moment où a éclaté l'affaire DSK, et ensuite les débats autour du thème du harcèlement sexuels qu'exercent les hommes de pouvoir sur leurs subalternes féminines, on en est à se demander s'il ne faudrait pas mettre du bromure dans l'eau, histoire de calmer la libido de ces minus habens gros dégueulasses qui croient que la "virilité" c'est de violer des femmes sans défense. 
     
    tronbureau
       
    VOICI LE DERNIER ARTICLE PUBLIÉ CE JOUR 31 MAI 2001 PAR RUE89
    Par Blandine Grosjean | Rue89 | 31/05/2011 | 00H11
     
    Nous publions l'intégralité des plaintes des deux femmes qui accusent Georges Tron (cf. ) d'agressions sexuelles et de viols. Ce qu'elles racontent est glauque : un maire et son adjointe de maîtresse abusant de deux employées qui acceptent des gestes de moins en moins acceptables pour obtenir puis garder un travail.

    Le fétichisme et le triolisme sont des pratiques joyeuses et excitantes quand elles se vivent avec désir. A Draveil, concrètement, si les faits dénoncés sont confirmés par la justice, ils entrent dans la catégorie des films pornos semi-amateurs mettant en scène des femmes contraintes de se taper le producteur (et ses amis) pour obtenir un petit rôle, mal payé, dans un film de seconde zone.

    Affabulations de manipulatrices ou délires d'un roitelet pervers : la justice devra dire aussi comment ces femmes ont été embauchées, qui payait les repas organisés pour se terminer en parties.


    V., 34 ANS : « JE NE VOULAIS PAS Y ALLER »


    V. raconte d'abord comment elle est arrivée dans l'entourage de Georges Tron. Lors des municipales de 2008, elle s'investit dans la campagne du candidat de Ris-Orangis (91) Jacques Brochot, soutenu par l'UMP. C'est une femme, Lucile M., assistante parlementaire de Tron, qui va les mettre en contact pour un emploi. Extraits.

    « Il se souvenait très bien de moi. Pour me connaître un peu mieux il m'a posé différentes questions et lorsque je lui ai dit que je pratiquais l'acupression, il m'a répondu avec enthousiasme en me disant qu'il pratiquait la réflexologie depuis dix ans.

    Sans me demander la permission, il m'a enlevé ma bottine et a commencé à me toucher soi disant les points de réflexologie. J'étais surprise et je n'osais pas bouger, ne me sentant pas à l'aise et j'ai regardé Lucile qui n'avait pas l'air d'être inquiète… […]

    Il avait réfléchi à un emploi à l'accueil de son cabinet

    Deux jours après, je me suis rendue à Draveil devant la mairie où j'ai rejoint le maire et Lucile. Comme il est connu dans ce restaurant japonais, nous avons été mis à une table discrète, au fond. Aussitôt assis, il a sorti des mi-bas en précisant qu'il s'agissait d'un prototype destiné à la réflexologie. J'ai accepté de mettre ces mi-bas. Je me trouvais face à lui et il m'a pris une jambe l'une après l'autre, qu'il a mise sur ses jambes.

    Et tout en mangeant il me tripotait les orteils ou le dessous des pieds. Lucile n'était pas surprise par cette attitude.

    Au cours du repas, il m'a dit qu'il avait réfléchi à un emploi à l'accueil de son cabinet. […] J'ai été embauchée à la mairie de Draveil le 14 septembre 2008 en qualité de contractuelle.

    A partir de mon embauche, il y a toujours eu un prétexte pour que monsieur Tron me touche les pieds, que ce soit en voiture ou lors de déjeuners. Il était cependant très discret, prenant la précaution de vérifier si personne ne le voyait, à l'exception de Lucile.

    Brigitte avait pris le relais, j'étais bouleversée

    Le 12 novembre 2009, le secrétaire du maire m'informe que le maire souhaite ma présence lors d'un déjeuner où étaient conviée, notamment, Brigitte Gruel (adjointe à la Culture). Pendant tout le repas il s'est arrangé pour avoir à nouveau mes jambes, l'une après l'autre, sur les siennes en me les attrapant. J'étais très gênée par rapport aux invités, et comme je sentais qu'il insistait, je ne résistais pas.

    Vers la fin du repas, à ma très grande surprise, voyant que le maire avait ses deux mains sur la table, je me suis aperçue que Brigitte Gruel avait pris le relais. J'étais bouleversée.

    Je précise que pendant tout le repas, il s'arrangeait pour me servir plusieurs verres de vin.

    A la fin du repas, les invités ont été raccompagnés par Brigitte Gruel, et alors que je mettais mon manteau pour les suivre, monsieur Tron m'a demandé de rester et de m'asseoir en face de lui. J'ai obéi et il m'a refait pareil. C'est alors que Brigitte est revenue et j'ai entendu qu'elle fermait la porte à clé.

    Elle s'est mise derrière moi et m'a caressé les épaules, la poitrine tout en me dégrafant. Georges Tron m'ayant demandé de fermer les yeux et de ne pas les rouvrir.

    J'ai entendu Brigitte faire une fellation à monsieur Tron

    Je me suis aperçue que Brigitte s'était déshabillée, restant uniquement en collant. Monsieur Tron est resté habillé et il m'a pris la main pour que je caresse la poitrine de Brigitte.

    Monsieur Tron m'a remonté ma jupe et a passé la main dans ma culotte. Je n'avais aucune réaction, tétanisée par le fait que je ne m'attendais pas à ça. J'espérais qu'il allait arrêter. De toute façon il a bien vu que je ne prenais pas de plaisir. Il a écarté mes lèvres et a mis son doigt.

    Quand il a vu que je n'avais aucune réaction, il a enlevé ses mains et il s'est mis à caresser Brigitte. J'ai entendu Brigitte faire une fellation à monsieur Tron. J'ai préféré ne pas ouvrir les yeux. A la fin ils se sont rhabillés et je me souviens qu'il faisait nuit. Brigitte m'a demandé si ça allait et j'ai répondu oui car je voulais partir au plus vite.

    Brigitte m'a dégrafé ma robe et m'a caressée

    La deuxième agression remonte au 4 janvier 2010, date à laquelle la secrétaire du maire m'a demandé de me rendre au domicile de Brigitte Gruel pour que j'apporte son agenda au maire. Je ne voulais pas y aller. Il a rappelé la secrétaire pour confirmer que je devais y être dans trente minutes.

    Quand je suis arrivée au pavillon de Brigitte Gruel, il était au téléphone sur le canapé avec trois verres de vin servis. Je me suis assise sur un fauteuil et il a exigé que je vienne près de lui. Sous prétexte de regarder l'agenda qu'il avait posé sur mon genou, il a recommencé à me toucher les jambes.

    Il m'a pris les jambes en me faisant basculer sur le côté, pratiquement allongée sur le canapé. Il a collé sa bouche sur mes orteils en soufflant dessus. Brigitte m'a dégrafé ma robe et m'a caressée, Georges Tron me demandant de fermer les yeux.

    Il a essayé de passer la main mais comme j'avais mis un collant il n'a pas pu. Il a mis la main sur le sexe de Brigitte. Brigitte a fini par lui faire une fellation.

    Elle m'a dit qu'il fallait que j'oublie Draveil et Georges Tron

    Je ne suis pas retournée au travail. A partir de là, j'ai commencé à déprimer très sérieusement. J'ai fait une tentative de suicide médicamenteuse le 13 avril 2010 et lorsque j'ai consulté mon psychiatre, j'ai fini par lui avouer ce qui s'était passé. J'en ai également parlé à l'association AVFT [Association européenne contre les violences faites aux femmes]…

    Je n'ai pas renouvelé mon contrat à la mairie.

    Par la suite, j'ai rencontré L. M. [l'assistante parlementaire de Georges Tron, ndlr] à la sortie de l'école, et elle m'a dit qu'il fallait que j'oublie Draveil et Georges Tron, et que c'était pour mon bien et celui de ma famille. En effet, javais commencé à parler de ce qui m'était arrivé.

    Je suis allée au commissariat d'Evry pour faire une main courante suite à ces menaces, et après en avoir discuté avec madame Payet, j'ai décidé de déposer une plainte directement au procureur. Je dépose plainte pour ces faits. »

    E., 37 ANS : « JE N'ESPÉRAIS QU'UN EMPLOI »

    « J'ai rencontré Georges Tron lors d'une permanence parlementaire en juin 2006 dans le cadre d'une recherche d'atelier pour mon activité de relieur-doreur [Georges Tron la fait alors inviter à plusieurs petits événements culturels, ndlr].

    En novembre 2006, j'ai été invitée au vin d'honneur du Salon du premier roman où je suis allée avec un ami. Monsieur Tron me retient à dîner avec les auteurs du salon. Au cours du dîner, il s'est assis en face de moi et a commencé à me faire du pied sous la table. J'en étais très gênée. La soirée s'est prolongée très tardivement et il nous a invités le lendemain au restaurant japonais de Draveil.

    Lors de ce repas, il m'a proposé un emploi

    J'en ai parlé à des amis en leur disant ce qui s'était passé. Il m'ont dit de faire attention, et comme à l'époque j'étais seule avec mon fils, en instance de divorce et sans emploi, je m'y suis rendue avec ce même ami. Lors de ce repas, il a recommencé à me faire du pied, à m'enlever sous la table mes chaussures et m'a posé ma jambe sur la sienne tout en la caressant. Lors de ce repas, il m'a proposé un emploi, m'a demandé mon numéro de téléphone et m'a laissé le sien.

    Je me suis laissée caresser dans la promesse d'être embauchée, ce qui se réalisera le 10 janvier 2007. De ce déjeuner jusqu'à mon embauche, il me faisait convoquer dans son bureau et une fois dans son bureau, sous prétexte de réflexologie, il se mettait à me caresser le long des jambes, sur la poitrine, le dos, les épaules.

    Comme j'étais très coincée il n'est pas parvenu à me mettre la main dans la culotte mais il a essayé. Chaque fois il fermait la porte capitonnée de son bureau à clé.

    Il voyait bien que cela ne me procurait aucun plaisir. Il me disait qu'il fallait que je me détende comme cela est prescrit par les médecines asiatiques.

    Il aurait été d'accord pour une fellation

    Tous ces rendez-vous étaient identiques : il me faisait asseoir face à lui, retournait mon siège, puis commençait à me masser les pieds, me mettait sur ses genoux, m'embrassait sur la bouche, dans le cou et il a fini par la suite par me mettre ses doigts dans mon sexe, et ce à plusieurs reprises. En revanche il n'a jamais cherché à me pénétrer avec son sexe. Il aurait été d'accord pour une fellation mais je n'ai jamais voulu.

    Il comprenait bien que je n'étais pas consentante car je n'espérais qu'une chose : un emploi. Et je ne venais pas le voir pour passer un bon moment.
    Au moment où j'ai rencontré monsieur Tron, je dois préciser que ma priorité n'était pas le batifolage. Je souhaitais uniquement trouver un emploi et monsieur Tron le savait.

    Il pouvait m'appeler quand il voulait

    Après mon embauche, les relations intimes ses sont poursuivies et comme il m'obligeait à le suivre lors des manifestations, le soir dans son bureau, les week-ends… Cela a engendré de la jalousie parmi le personnel. Pendant plusieurs mois, je n'ai pas eu de bureau et j'étais obligée de travailler dans celui du chef de cabinet, donc face à son bureau où il pouvait m'appeler quand il voulait.

    Au printemps 2007, j'ai rencontré une de ses assistantes parlementaires, mademoiselle X, très jolie, qui a fini par m'apprendre qu'elle aussi avait été victime des mêmes agissements, selon le même mode opératoire. Elle a fini par démissionner en septembre 2007.

    Ce couple a ruiné ma vie

    Comme je n'étais pas bien dans ma peau, il m'a mis dans les “pattes” de sa maîtresse Brigitte Gruel. je suis devenue leur objet sexuel. J'ai dû lui pratiquer des cunnilingus, elle me déshabillait, j'étais contrainte de l'embrasser, de la caresser et je devais fermer les yeux lorsqu'elle lui pratiquait une fellation.

    Je me suis retrouvée toute nue à plusieurs reprises, soit dans mon bureau, soit dans le bureau de la communauté des communes, soit à son domicile où elle était censée faire des déjeuners professionnels. Brigitte m'a également pénétrée avec ses doigts, et ce à plusieurs reprises. […]
    Il m'a forcé à écrire une lettre de démission sous la contrainte d'intervenir auprès des services sociaux pour me faire retirer la garde de mon fils de 4 ans.

    Je porte plainte contre ce couple car il a ruiné ma vie. »

    Illustration : dessin de Baudry
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