Ci-dessous la traduction de l’article publié aujourd’hui dimanche 8 juillet sur EL PUNT ICI et qui publie le lien vers la vidéo ICI

L’auteur de l’article est Aleix Renyé, journaliste à EL PUNT qui a déjà commenté l’affaire sur son blog et que j’ai traduit ICI

Alex s’est également chargé du montage et des textes de la vidéo.

Révolte des soutien-gorge à Banyuls de la Marenda

Le maire Jean Rède, avec 3 policiers municipaux, décrochent les soutien-gorge étendus à la rue pour dire son opposition à la privatisation et à l’extension du port.

08/07/12 11:59 - banyuls de la Marenda - Aleix Renyé

Barbara Frenz, banyulenque d’adoption a voulu « soutenir » l’opposition municipale en étendant des dizaines de soutien-gorge d’un côté à l’autre de la rue Napoléon de Banyuls. Dans ce village de la Côte roussillonnaise le maire UMP Jean Rède projette de privatiser le port et d’en faire un agrandissement qui, d’après l’opposition, « détruirait la baie de Banyuls ».

Le maire s’est présenté en personne, accompagné de trois policiers municipaux, au domicile de Barbara Frenz et a ordonné aux policiers d’arracher les soutien-gorge étendus dans la rue en signe de protestation, comme vos pouvez le voir sur la vidéo. Barbara a eu le soutien de femmes de Banyuls, de Catalogne nord, de la Catalogne autonome, de l’état français, de Belgique et explique que « toutes les femmes qui veulent lui envoyer des soutien-gorge en signe de solidarité peuvent le faire, ils seront suspendus avec les siens ».

Le maire explique son geste en disant que « tous ces soutien-gorge donnent une mauvaise image de Banyuls et peuvent choquer les enfants » et il a ajouté, dans son interview à la radio publique française que « ces femmes feraient mieux de manifester en se promenant les seins à l’air ». L’opposition municipale pense présenter une dénonciation pour « déclarations sexistes »

 

Mon grain de sel

 

Le grand regret de Barbara est que les médias, y compris le Punt, réduisent à une protestation locale dirigée contre le seul projet du port un acte dont elle veut l’impact universel. Barbara, comme la majeure partie de la population, est opposée au projet de Rède sur le port, mais ce n’est pas seulement pour manifester son opposition à ce projet insane qu’elle a lancé son cri de révolte « JE SOUTIENS ! »

Les internautes, eux, ne s’y sont pas trompés et envoient des centaines de messages d’amitiés et d’encouragements à la Passionaria banyulenque. La toile a compris que la lutte engagée par Barbara dépasse très largement les frontières étroites de notre petite station balnéaire catalane et la Catalogne elle-même.

« JE SOUTIENS ! » est un cri universel, et c’est son universalité qui fait la véritable grandeur de la lutte originale et ô combien efficace entreprise par Barbara !

 

Pour ma part j'ai aussi des regrets, le premier est que malheureusement la vidéo a été prise après que Rède, sans doute mal installé sur les marches d’escaliers comme j’ai eu la chance de le voir (le spectacle était unique !) ait préféré le petit parapet, abandonnant son cher Bébert à la compagnie de son épouse qui n’a pas perdu une miette du déroulement des opérations.

 

Le tableau des deux vieillards impotents échoués sur les marches, dans une position hyper inconfortable pour leurs vieux os mais dont ils pensaient sans doute que ça faisait « jeune » ne passera donc pas à la postérité, dommage ! La vidéo prouve que Barbara est très jolie et qu’il y avait avec elle des jeunes femmes également fort attrayantes devant lesquelles, n’en doutons pas, JR et Bébert voulaient frimer, d’où leur intrépidité à s’asseoir à même le sol comme le font les jeunes… Ha ! Si le ridicule tuait encore (soupir !)

 

Autre regret, c’est que la vidéo ayant débuté en cours d’opération, il ne reste qu’une rangée de soutien-gorge alors que Barbara en avait installé 5 rangs, ce qui rendait son message « JE SOUTIENS ! » bien plus percutant.

Mais bon, ne jouons pas les rabat-joie, le spectacle d’un Jean Rède assis sur sa borne, balançant nonchalamment sa canne et son pieds au milieu d’un désastre en communication qui fait rigoler les passants, est quand même très précieux pour les générations futures.

 

La vidéo est prise par téléphone et n’a pas le son, un petit bug qui nous fait manquer quelques savoureuses répliques dont la plus marquante aurait été (si elle avait été filmé hélas ce n’est pas le cas) les « douceurs » braillées par Bébert Coste contre Barbara et Jocelyne, une amie venue en renfort. Jocelyne n’est pas sur la vidéo elle était sans doute rentrée chez elle après sa violente aparté avec Bébert Coste. Il faut dire que « Monsieur le 4^e » est aussi grossier que son mentor avec, en plus, une particularité qui lui est propre, c’est qu’il préfère agresser les femmes plutôt que les hommes, allez savoir pourquoi ? Le fait est que ma porte d’entrée, enfoncée par un violent coup de pied d’un Bébert furax que je la lui referme sur le nez après l’avoir envoyé paître dans les grandes largeurs, s’en souvient encore … je donne ce détail vieux de 5 ans pour bien camper quelle sorte d’individu est « Monsieur le 4^e ». On peut voir Bébert Coste sur la vidéo, il est devant l’entrée de sa maison, habillé d’un chemisier vert (ou gris) et sa femme est à ses côtés en robe foncée sans manche. Bébert porte bien son âge, à peu près 86 ans, contrairement à JR qui ne compte que 80 printemps et fait plus vieux que mon oncle qui en a 91 ! Roulez jeunesses !

 

On peut s’étonner également que l’article du Punt ne tacle pas l’hypocrisie de JR qui d’un côté justifie avoir enlevé les soutien-gorge sous prétexte que leur vue risquait de choquer les enfants (sic!) et de l’autre se contredit sans bégayer en ajoutant que Barbara n’a qu’a protester en se promenant les seins nus ! Subitement, la sensibilité des enfants n’intéresse plus le maire UMP de Banyuls ! Le masque tombe et laisse apparaître un vieillard libidineux qui n’a pas résisté à faire ce qu’il considérait certainement comme une « bonne » plaisanterie ! Exit la sensibilité des enfants, bonjour l’univers impitoyable de JR !

 

Je termine mon « grain de sel » en formulant le rêve un peu fou de voir, en divers lieux proches et lointains, d’autres femmes prendre exemple sur la Passionaria de Banyuls-sur-Mer et faire flotter dans les rues de leurs villes, de leurs villages, de leurs hameaux, les oriflammes de la révolte active et pacifiste qu’une femme libre et courageuse a imaginé et concrétisé par ce seul cri

 

« JE SOUTIENS ! »

VIVE LES FEMMES LIBRES

DÉSENCHAINÉES GRÂCE À LEUR COURAGE !