• Le mal irrationnel : un article de Mr Gérard CONDORCET



     

    www.ecologie-radicale.org

    Gérard CONDORCET                 Le dimanche 4 juillet 2009

    TEL 06 76 99 84 65

     

                Le mal irrationnel.

     

    En cette morne année 2009, en France, un psychiatre comparaît en cour d'assises pour viol.

    Rien que de très banal en un temps où les « affaires de mœurs » occupent l'essentiel de la juridiction criminelle, fait prouvant que toute société humaine peine à distinguer l'ordre public et un ordre moral marqué d'irrationnel.

     La particularité de ce fait divers tient au mode de contrainte dont aurait usé ce thérapeute pour convaincre des femmes à avoir avec lui des ébats hédoniques et des liaisons durant plusieurs années.

     Selon la presse, il n'aurait pas utilisé la force brutale, la menace d'une arme, la puissance musculaire, tout procédé qui fait le bon violeur, mais l'hypnose !

    Et nous voici, sinon en plein moyen-âge, du moins au 19e siècle au temps des médiums, des tables tournantes, du magnétisme de MESMER.

     Du sexe, du mystère, du pouvoir sont les trois ingrédients réunis qui de tout temps enflamment les foules, occupent les gazettes, atteignent les tribunaux et par les condamnations en résultant suscitent parfois la colère d'un VOLTAIRE ou d'un ZOLA, lorsqu'il en reste encore pour parler haut, fort et clair.

     Autrefois, l'ecclésiastique tenait le rôle du psychiatre, car il était l'homme de savoir donc de pouvoir. L'envoûtement celui de l'hypnose et un abbé GANDIER périssait sous la torture à LOUDUN pour avoir « possédé les nonnes du couvent ».

    Les VOLTAIRE ET ZOLA s'insurgent lorsque le détenteur du savoir  du temps, (ecclésiastiques d'hier, médecins d'aujourd'hui), qu'ils  eurent ou non des échanges hédonistes avec d'agréables personnes, se trouvent confrontés aux bûchers, hier, aux procès d'assises et à 12 ans de réclusion criminelle, aujourd'hui, pour fait d'envoûtement ou d'hypnose, purs fantasmes.

     Il faut dire que le sexe obsède les sociétés humaines qui, en toute inconscience, en font le siège des interdits, des tabous névrotiques, d'une culpabilité pesante.

    Inquiétante société qui réprime l'érotisme mais tolère la cruauté et qu'indigne davantage les frasques que le goût du sang !

     La revue SCIENCE ET AVENIR consacre un excellent article portant cette interrogation : « Les animaux ont-ils une conscience ».

    La réponse est affirmative, à l'évidence. La science pourrait se poser la question inverse : l'animal humain est-il victime de son inconscient ?

    L'irrationnel habite toutes les sociétés humaines ce qui ne serait qu'une aimable constatation si cet inconscient collectif, cette part de déraison ne généraient pas des malheurs, des violences sociales et des injustices, des génocides, des croisades, des guerres saintes et des procès.

    L'humain est un animal crédule dont la raison abdique bien vite pour céder au merveilleux, au fantastique ou à l'effrayant obscur.

    Les fantômes, les fées, les sorciers, les arrières-mondes, les dieux, les thaumaturges ne sont jamais très loin et parlent à l'imaginaire frustré par une réalité trop banale, trop ennuyeuse, trop médiocre.

     Au fond, l'humain reste un enfant qui recherche éperdument les contes à tenir debout, à se rassurer, à échapper aux plates évidences.

     C'est que la destinée est lourde à porter sans ces histoires consolatrices, ces puissances ténébreuses et mystérieuses permettant d'oublier l'extrême fragilité de l'être.

     Le mythe, les influences astrales, le rayon de lune, la poudre miraculeuse, le démiurge protecteur et inspiré offrent des paravents commodes aux angoisses et insatisfactions du monde réel.

    Aussi longtemps que les fables, les gourous inspirés consolent et soignent ceux qui adhèrent au fantastique, il n'y a rien à redire, selon l'adage qui prescrit « qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien ».

    Mais, lorsque l'irrationnel pousse aux meurtres, à la violence à l'encontre d'autrui, aux atteintes aux droits et libertés, il convient de s'insurger contre les crédulités nocives.

    Que les grands et petits gourous prêchent l'amour, la paix, la bienveillance, la consolation participent de leur liberté et de celle de leurs adorateurs et disciples subjugués.

    Qu'en revanche, leurs sujets captifs attentent à la vie et à la liberté d'autrui rend leurs histoires puériles détestables.

     Dans ce monde que l'on dit « moderne », l'homo sapiens qui s'imagine de raison tue encore au nom de mythes, criminalise l'homosexualité dans bien des régions, et ici, très sérieusement, juge que l'on peut contraindre sous hypnose !

     Le processus d'hominisation reste à parachever pour que raison et compassion triomphent, d'une part, de la crédulité, d'autre part, de la cruauté ordinaire.

    Mais, à propos, où sont passés les VOLTAIRE ? CONDORCET, HUGO, ZOLA, SARTRE, MALRAUX ?

    Il y a danger lorsque les seules LUMIERES du temps sont celles des super marchés !

     

                 Gérard CONDORCET

    CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

     

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