• Ségolène Royal se démarque dans le paysage politique français par le fossé qu'il y a entre la sympathie qu'elle rencontre auprès des adhérents et la haine (non ! non ! le mot n'est pas trop fort !) que lui vouent ses pairs, les "martine", "bertrand" et autres pseudo-huiles.

    On n'a jamais vu afficher aussi ouvertement l'animosité qui existe entre dirigeants au sein de n'importe quel parti qu'il soit de droite ou de gauche et l'un(e) des leurs.

    Au PS le rejet de Ségolène par les responsables des différents mouvements est un point d'interrogation pour n'importe quel observateur qui finit toujours par se demander : Qu'est-ce qu'elle a donc bien pu leur faire ?

    L'excuse officiellement adoptée est de juger inacceptable son rapprochement avec le Modem de Bayrou.

    Oui mais, l'excuse ne résiste pas à l'analyse quand on sait que Martine Aubry et Bertrand Delanoë ont fait ce rapprochement avec le Modem en tant que maires de Lille et de Paris.


    Alors ? Quel est la véritable raison de ce front commun contre celle qui rafle la majorité des suffrages à chaque vote important des socialistes ?

    Malgré les cabales, les diffamations, les coups bas, les mensonges et autres manoeuvres indignes de ceux qui sont censés représenter les idéaux de la gauche, cette femme résiste. La base lui garde sa confiance, pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y en elle une détermination, un courage et il faut bien le dire une sincérité qui fait sérieusement défaut à ses copains de la rue Solférino.

    N'en déplaise à tous les éléphants et éléphanteaux Ségolène Royal, malgré quelques défauts de présentation : elle qui est si sympathique au naturel devient guindée dès qu'elle est sur une tribune. Sa dernière prestation sur scène a choqué et gêné certains même parmi ses fidèles, son côté « instit' moralisatrice » quand elle est reçue sur un plateau télé agace jusqu’à ses partisans qui la voudraient plus mordante. Sa voix sonne faux, mais ce qui ne sonne jamais faux chez elle ce sont ses convictions. C’est sans doute là que réside son succès auprès des hommes et des femmes de la base, tellement mis à mal par la politique de Sarkozy et qui attendent à la tête de leur parti non plus un quelconque arriviste-affairiste imbu de soi, mais bien un(e) responsable qui retrousse ses manches et monte au charbon sans se soucier des coups.

    Cette femme est surtout remarquable par son courage. Qu'on l'aime ou pas, qu'elle enchante ou qu'elle exaspère, nul, pas même ses "pires" amis n'oseront nier que la principale qualité de Ségolène Royal est son courage.

    Pour ma part je crois que c'est là que le bât blesse ses petits copains de PS.

    Mais il n'y a pas que çà.

    Il y a aussi que même si ses propres "amis" essayent de nous prouver le contraire, Ségolène Royal est la seule qui est constante dans sa ligne de conduite, contrairement à un Bertrand Delanoë qui se dit "socialiste" mais "ouvert à un certain libéralisme". Voilà le genre d'accommodement politique qui scandalise les socialistes nostalgiques de ce temps où les fondamentaux de leur parti étaient de promouvoir et défendre les intérêts et acquis sociaux du peuple en affrontant, parfois violemment, la droite des nantis et des patrons au lieu de faire ami-ami comme on le voit aujourd'hui. Un temps où les responsables socialistes, même si les dirigeants étaient aussi ambitieux qu'ils le sont aujourd'hui, avec ce que cela implique d'hypocrisie et parfois de trahisons, ne pouvaient dépasser un certain seuil sans risquer de se faire durement taper sur les doigts voire carrément éjecter du PS.

    Malgré sa volonté, jamais ébranlée malgré les nombreuses attaques, de se rapprocher d'un Modem qui de son côté s’est rapproché des idéaux de la gauche au point que la plupart de ses adhérents sont partis en courant se réfugier dans le "nouveau modem", laissant Bayrou plus seul qu'une âme en peine, Ségolène Royal prouve, par son programme, qu'elle compte bien revenir à un PS de la justice sociale.

    C'est là me semble t-il la seconde raison de l'engouement des "obscurs" et des "sans grade" du PS pour cette femme.

    Elle incarne le changement que veulent les français issus des couches les plus humbles de nôtre société, ceux qui se retrouvent plongés dans l'enfer du chômage du jour au lendemain, ceux qui n'ont pas de logement et vivent dans des conditions de précarités impensables il y a encore une vingtaine d'années, ceux qui vivent avec la peur du lendemain pour eux-mêmes ou pour leurs enfants, tous ceux là voient en Ségolène Royal l'espoir qu'avec elle, "peut-être", ça peut changer.

    Ils n'y croient pas vraiment, mais ils veulent y croire.

    C'est la troisième raison qui justifie que Ségolène Royal l'emporte toujours sur ses "amis", elle a su redonner l'Espoir au gens et pas seulement ceux du PS. Depuis qu’elle est devenue une des principales figures du paysage politique nombreux sont ceux qui se demandent tout bas : " Et si elle était différente des autres ?"

    C’est dans cette optique d’espérance que l’Amérique vient d’élire Barak Obama.

    L’avenir nous dira si avec Barak Obama la déception sera ou pas à la mesure de l’espérance qu’il suscite, mais au moins les américains, contrairement aux français, ont-ils osés franchir le pas.

     
    C’est pour toutes ces raisons qu’à mon humble avis Ségolène Royal, cette femme pas si fragile qu'elle en a l'air, sera certainement le prochain secrétaire du Parti Socialiste.

     






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