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    Dimanche  20  décembre 2009
     La mère des pollutions
    par Gérard CONDORCET

     

    Les dirigeants de la planète, démocrates d’apparence ou dictateurs rouges ou bruns, émargent tous à la secte des adorateurs du Marché, du profit, de la croissance infinie des intérêts financiers de leurs commettants.

    Cette secte peut bien organiser des « grenelles » de l’environnement, des sommets pour le climat, des conférences pour La biodiversité, elle perdure à nuire en se gardant d’aller à la racine du mal.

    Quel est le polluant le plus nocif, le plus délétère pour la Nature et la santé humaine, les eaux et les sols, les aliments, l’air des villes et celui des champs ?

    Quel est le polluant le plus répandu partout sur la terre, dans les pays « méchants » et les pays « gentils », selon les modes et conformismes, dans les démocraties d’apparence et les régimes totalitaires ?

     

                                   Quel est ce polluant qui appelle tous les autres ?

    Serait-ce le gaz carbonique ou le méthane qui accentuent l’effet de serre, le DDT d’hier et les mille molécules de l’agrochimie d’aujourd’hui, la dioxine ou le benzène, les radio-éléments ou les ondes électro-magnétiques, les goudrons ou les nitrates ?
    Non, le premier polluant : c’est la pulsion de lucre, la fièvre de l’argent, la quête du profit qui appellent l’industrialisation, le commerce, le productivisme agricole, le tourisme grégaire, l’urbanisation galopante, en un mot le « développement infernal ou pseudo-durable ».

    C’est que l’animal humain est cupide, tout aussi naturellement et pour les mêmes raisons qui poussent les autres animaux à posséder des territoires et des partenaires reproducteurs.

    Dénoncer la cupidité en elle-même équivaudrait à se lamenter sur la libido.
    Mais, pas plus que la libido ne justifie le viol, l’esprit de lucre qui habite tout humain, des petits voleurs des rues aux grands voleurs des cercles privés du pouvoir et des chasses mondaines, du salarié besogneux et dévoué au commerçant vorace, ne justifie le système politique actuel fondé sur l’exacerbation de cet instinct.

    Les maîtres du système tentent de peindre en vertu les tares de l’espèce, faisant de la fortune indécente, nécessairement mal acquise, une récompense divine ou la sanction de mérites méconnus.

    Grands maîtres de la manipulation mentale, propriétaires des médias qui façonnent l’esprit du troupeau, ces dirigeants essaient d’inculquer aux bons enfants dociles que leur luxe, leurs caprices de stars, leurs débauches de paillettes et de frimes, leur vulgarité qui n’a rien à apprendre des idiots de villages, sont des gratifications normales de leurs talents et de leurs efforts.

    Or, ce système prévaricateur, de croissance et de développement, génère des empoisonnements de l’environnement, une marchandisation des animaux, êtres sensibles niés dans leur caractère d’êtres, une exploitation de la Nature, une élimination progressive et inéluctable de la biodiversité et un avilissement de l’homme lui-même rangé parmi les variables économiques.

    Car, dans ce système mondialisé, temple du profit, du lucre, de l’argent indécent, tout est finalement sacrifié au commerce, aux gains immédiats, à la spéculation.

    Que ceux qui furent déçus, en France, par les piètres résultats du « Grenelle », organisé en grand spectacle par les amis du CPNT*, qui s’affligent aujourd’hui du vide de la conférence de COPENHAGUE sur le climat, qui espèrent des pouvoirs en place des mesures éclairées et généreuses pour le vivant, se réveillent enfin !

    Nous n’avons qu’une chose à attendre de ceux qui gouvernent « avec » et « pour » les ennemis de la terre : qu’ils s’en aillent !

    Le temps de la colère et de la révolte, pour ceux qui demeurent conscients, est venu.

           

    Gérard CONDORCET

    Président de la CVN

    CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

    www.ecologie-radicale.org

     

    *CNPT : Chasse Pêche Nature Tradition

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