• FMI et l'or libyen ... analyse troublante sur les dessous d'un conflit

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    Ci-dessous, Mikel Lapeyre nous propose une analyse sur la guerre en Libye qui en vaut d'autres, mais personnellement j'ai quand même été troublée car tout çà se tient très bien ma foi, et correspond bien au cynisme souvent criminel et toujours sans foi ni loi avec lequel les dirigeants du système ultra-libéral orchestré par les USA, l'Allemagne, l'Angleterre, la France font et défont les gouvernements de ces pays qu'ils continuent de piller comme au bon vieux temps des colonies ! Cette analyse éclaire aussi d'un jour nouveau l'apparente fringale de liberté qui frappe les pays arabes et laisse soupçonner que le moteur de ces révolutions qui nous font rêver, ne serait en réalité que l'application d'un calcul nauséabond savamment ourdi par les ultra-libéraux qui nous gouvernent pour éradiquer les ambitions d'indépendance des dictateurs en place. Ces mêmes dictateurs acceptés comme des chefs d'état très fréquentables durant des décennies par la communauté internationale et qui, subitement, sont devenus persona non grata aux yeux des représentants de la "vraie" Démocratie (!). Ce revirement a quand même étonné plus d'un citoyen du monde et, malgré l'assourdissant tapage des médias qui tentaient vainement de mettre de la logique dans cette incohérence (vaste programme) nous devions certainement être très nombreux à chercher l'erreur.
     Pour la guerre en Libye, Mikel Lapeyre nous propose une autre explication que la version officielle. Il y a gros à parier qu'on  pourrait en trouver d'aussi décourageantes mais certainement vraies, malheureusement, si on fouillait un peu du côté des révolutions arabes qui ont illuminées ce printemps 2011. Ces révolutions ouvriront-elles sur la Liberté tant espérée ou sur une prison pire que la précédente pour les peuples de ces pays ?
    Le rêve est-il un rêve ou un leurre pour masquer l'accablante vérité ? 
    ***

    FMI
    L'or libyen
    par
    Mikel Lapeyre
    Une des premières actions pour les forces d'attaque de la Libye, à Benghazi, a été d'annoncer la création d'une Banque centrale censée recevoir les fonds d'une future entité territoriale. Bien évidemment, une telle structure n'a pu se constituer en quelques jours ou quelques semaines. Il est évident que le travail nécessaire à la mise en place de cette entité bancaire a été effectué depuis de nombreux mois, à l'extérieur de la Libye, sous les directives de banques centrales occidentales. Face à la création de cette banque, qui peut croire que les débuts de cette guerre civile sont populaires et même libyens ?
    Au delà du pétrole, la plus apparente richesse dont les occidentaux, sous couvert de « guerre humanitaire », veulent s'emparer, au delà de l'eau, avec le Grand Fleuve artificiel, construit par le gouvernement et qui apporte l'eau, depuis une nappe souterraine extrêmement pure, au sud du pays, à près de mille mètres de profondeur sous le désert, grande comme l'Allemagne profonde de plusieurs centaines de mètres, qui permet d'arroser les régions côtières et de créer des oasis et des zones de culture maraîchère, souvent bio, il existe une autre richesse convoitée par les occidentaux en Libye.
    C'est la réserve d'or de la Banque centrale de Libye. D'après le FMI, elle s'élève à quelque 143 tonnes. Ce qui représente, au cours actuel environ 4,8 milliards d'euros. Le régime du colonel Kadhafi voulait créer, en 2011, le Fonds monétaire africain (FMA), indépendant du FMI, dotée de 42 milliards d'euros, siégeant à Yaoundé (Cameroun), la Banque africaine d'investissement à Syrte (Libye) et la Banque centrale africaine à Abuja (Nigeria). Les milliards de dollars saisis par les occidentaux dans les comptes extérieurs de la Banque centrale libyenne devaient servir à la contribution libyenne à ces projets.
    La Banque centrale africaine devait émettre une monnaie unique africaine, qui, si elle voit le jour, signera, entre autre, l'arrêt de mort du franc CFA...
    Apportant 10 milliards de dollars, la Libye contribuait avec l'Algérie, à hauteur de 16 milliards, à eux deux à près de 62 % du capital de cette nouvelle entité (42 milliards). Il faut rappeler que l'Algérie possède, elle, plus de 170 tonnes d'or dans ses coffres et disposerait de 180 milliards d'euros... ce qui en fait, entre parenthèse, une proie de choix pour les États occidentaux confrontés à des déficits abyssaux.
    La Libye, mauvais élève et mauvais exemple, est l'un des seuls pays au monde à avoir basé sa monnaie sur l'or et non sur le dollar, comme cela est depuis les accords de Bretton Woods en 1944, fixant que toutes les monnaies étaient définies en dollar qui, lui seul était défini en or, et qui créaient le FMI. La convertibilité du dollar en or cessera lors des chocs pétroliers de 1971, puis cette situation sera formalisée définitivement en 1976 par les Accords de la Jamaïque. En 1971, l'once d'or s'échangeait contre 35 $. En juin 2011, elle vaut plus de 1 500 $...
    La Libye, refusant l'ordre monétaire international, créait la première monnaie au monde, le dinar libyen, garanti en or et Droits de tirages spéciaux du FMI (DTS), panel de monnaies constitué du dollar, de l'euro, du yen et de la livre sterling. De ce fait, aucun investisseur, aucun fonds de pension ne pouvait prendre possession d'une quelconque dette libyenne. Riche de ses matières premières, l'État libyen n'était sous pression d'aucun des moyens économiques de domination de l'occident.
    Ainsi, les citoyens libyens qui empruntaient pour s'acheter une maison, une voiture, etc., n'empruntaient pas à des spéculateurs internationaux, mais, en fait, à la Banque centrale. Ce système d'ailleurs proposait un taux d'intérêt très bas (l'islam rejette le prêt avec intérêt...). La Libye maîtrisait totalement la création de sa monnaie, puisque celle-ci devait avoir sa contrepartie principale dans les coffres de la banque centrale, alors que le système libéral occidental a dévolu la création de monnaie aux banques privées... c'est-à-dire à l'appétit de profit des propriétaires de ces banques. Cela a permis à l'État libyen, depuis des années, de développer un système d'éducation et de santé accessible à tous..
    Que les 46 pays d'Afrique, qui, paradoxalement, sont très peu endettés, comparés aux États occidentaux, échappent au FMI et créent leur propre monnaie unique, voilà une chose inadmissible pour le système capitaliste occidental et ses barbares prédateurs. Il ne suffit pas de voler leurs richesses une première fois, en saccageant les pays, dévastant les sols et les montagnes, polluant les fleuves et les rivages, affamant les populations, désertifiant les écosystèmes, par la violence, la guerre, les forces armées et les mercenaires. Il faut les voler une seconde fois, de leur argent cette fois-ci, avec la corruption, la « dette extérieure », par la Banque mondiale et le FMI. Au contraire, même avec le peu que leur versent les multinationales, les pays africains pourraient tenir les rênes de leur développement.
    Alors que le sommet de Deauville pouvait annoncer la création d'une nouvelle monnaie de réserve internationale, non plus basée sur le dollar, mais sur les DTS, projet appuyé par la Chine depuis 2009 et soutenu par la Russie, c'est une tout autre actualité qui a vu le jour.
    Les forces impérialistes ont décidé, après plus de deux mois de bombardements intensifs, face à l'incroyable résistance des forces fidèles à la Grande Jamahyriya arabe libyenne populaire socialiste (c'est le nom de l'État libyen) et une partie majoritaire du peuple libyen, de passer à une phase d'intervention encore plus destructive, par l'intervention des hordes d'hélicoptères d'attaque Apache (anglais) et Tigre (français), façon Apocalypse Now, (les pilotes écoutent-ils les Quatres Saisons de Vivaldi lors des raids ?) censées tuer tout ce qui bouge. Les raids incessants sur Tripoli ciblent maintenant les bâtiments de la Radio et Télévision d'État (le 6 juin), le siège du Parlement, et un peu tout bâtiment officiel. Le ministre de la Santé libyen présentait le 27 mai les chiffres de 718 civils morts depuis le début de l'attaque et 4 067 blessés. Pour les militaires, le nombre de victimes, sans aucun doute plus élevé, est bien sûr tenu secret. L'Otan, elle, revendique fièrement 9183 « sorties ».
    Par ailleurs, les USA dépêchent sur les lieux le plus gros navire de guerre du monde, l'USS Georges HWBush, un porte-avions de 333 mètres, embarquant 90 aéronefs, commandé par une femme, le contre-amiral Nora W. Tyson et accompagné de son escorte, deux croiseurs lance-missiles et deux destroyers lance-missiles. Mais un tel déploiement de force vise-t-il uniquement la Libye ? La France, va-t-en-guerre, par son ministre des Affaires étrangères et ex-délinquant, Juppé, se démène pour faire adopter une résolution hostile à la Syrie. Avec l'aide de l'Allemagne cette fois-ci, mais face à une forte opposition russe. Dans le même week-end, les Étas-Unis, sans rire, condamnent le gouvernement syrien pour la morts de 13 Palestiniens, abattus par l'armée israélienne alors qu'ils manifestaient sur le plateau du Golan. Un juge français accepte de recevoir une plainte pour enlèvement contre le... Hamas, à propos du soldat-mercenaire franco-israélien Shalit, prisonnier du Hamas.
    La victoire à tout prix est la devise de ces soudards sans gloire, qui veulent « en finir » en 90 jours. Telle n'est pas l'opinion de Mouammar Kadhafi, qui déclarait devant le président sud-africain Jacob Zuma, il y a quelques jours qu'il « ne quitterait pas le sol libyen ».
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