Xipri ARBELBIDE / Journaliste

 

Dans le JPB du 26 juillet dernier, je signalais parmi les curiosités socialistes l’allergie de certains d’entre eux envers les Basques. J’avouais les voir difficilement voter pour un abertzale au deuxième tour, soit qu’ils vivent loin de nos soucis, dans le Béarn profond, soit qu’ils aient une sensibilité pas spécialement bascophile.

Les déclarations du maire socialiste d’Anglet dans le dernier numéro de La Semaine du Pays Basque confirment mon pressentiment. Il dit son admiration pour un candidat UMP, ce qui serait une marque d‘ouverture. Mais ce qui paraît curieux, c’est que dès le premier tour, le troisième nom du bulletin Espilondo ne sera pas un candidat choisi par son parti mais bien ce candidat UMP.

“Bien sûr, il faut assurer la réussite de nos couleurs, mais il y a une troisième voix… Et on peut la donner à quelqu’un que l’on souhaite remercier, tout en écartant l’adversaire le plus dangereux !”.

Qui peut croire que M. Espilondo votera pour Sauveur Bacho au second tour, quelles que soient les consignes de la direction de son parti ? Et combien d’autres ne suivront-ils pas la même voie.

Au temps où il était député, M. Espilondo fut contacté pour lui demander de voter en faveur d’une loi pour la langue basque. La réponse du député fut : NON. Il avait peur qu’il faille des juges bascophones à Paris !!! Comme si c’est cela que nous demandons ! Mais quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage. Cette même loi sur les langues régionales sera au programme des nouveaux sénateurs. Qui votera pour ?

Et pour terminer mon article, j’ai l’immense plaisir de faire savoir au dernier quarteron des anti-Basques inconditionnels, que même sans la loi sur les langues régionales, nos jeunes font des merveilles. A la dernière session du baccalauréat, les candidats du lycée Etxepare ont eu un taux de réussite de 96 %. Mieux : plus de la moitié s’en sort avec une mention. 17 % avec mention “bien” ou “très bien”. Et cela après avoir traité leur sujet de philosophie en français alors qu’ils avaient suivi les cours en basque pendant toute l’année. Quelle maîtrise du français !

Frères du quarteron, vous menez un combat d’arrière-garde.

P.-S. : A noter que le maire d’Anglet est opposé à la loi des 35 heures votée par les socialistes : il travaille “douze heures par jour”. Il est même prêt à faire plus encore, comme Labazée, à moins qu’une loi malheureuse sur le non-cumul ne lui interdise le siège de député.