•                                                                Dimanche  29 novembre 2009

                                       De  « l’obligation de réserve » au devoir de Résistance.

     

    De tous temps les pouvoirs cherchèrent à museler, bâillonner, assujettir,  ceux qui pouvaient les menacer, traîneurs de sabres à certaines époques, détenteurs du savoir à d’autres.

    Militaires, hauts fonctionnaires, intellectuels furent ainsi l’objet de pressions de la part des gouvernants au nom d’une « obligation de réserve » dans laquelle les censurés volontaires virent  un alibi commode pour leurs petites lâchetés et compromissions et un paravent pour leurs carrières.

    Bien sûr, les censeurs habillent de vertu le bâillon : «  le serviteur de l’Etat doit être impartial, objectif, neutre » !

    Comme s’il existait des individus privés de cerveaux, donc de pensées, de convictions, de subjectivité.

    Cette imposture n’est qu’un instrument pour faire taire ceux qui détenteurs d’un savoir peuvent inquiéter le pouvoir en place.

    Un député du parti de l’argent-roi, du parti réactionnaire qui vient de pactiser avec le CPNT, éclaire la véritable nature de « l’obligation de réserve » en l’invoquant à l’encontre de la romancière Marie NDIAYE, lauréate du prix GONCOURT 2009 qui qualifia la France de la droite décomplexée de « société fliquée et vulgaire ».

    Sans commenter ici l’avis de cette écrivaine, soulignons l’usage que le député du pouvoir fait de « l’obligation de réserve » qu’il n’aurait  pas songé à alléguer si la lauréate avait vanté les « réformes de flexi-sécurité » de la secte des adorateurs des entreprises privées.

    En 1940, les hauts fonctionnaires français, formatés a à l’obligation de réserve prêtèrent massivement serment au Maréchal de la « terre qui ne ment pas » et les mêmes, cinq ans plus tard se bousculèrent pour le condamner et renier leur servitude passée, dans le même esprit de soumission aux vainqueurs.

    L’obligation de réserve sélectionne une « élite » très technique et compétente mais servile, incapable de résister aux grands vents de l’Histoire qui amènent ces grands commis de l’Etat et de la Justice à devenir les valets gris murailles de tous les pouvoirs.

    Ne pas faire de politique, c’est en faire dans le sens de l’ordre injuste établi, c’est être complice des maîtres  du temps. C’est laisser faire, ce qui peut s’avérer parfois encore plus coupable que de faire.

    Contre l’obligation de réserve, contre les planqués du juste milieu,  contre les apolitiques timorés, indifférents aux crimes et injustices du jour, affirmons un devoir individuel et collectif de Résistance.

    Cette Résistance ne passe nullement par un grand soir improbable, par des actes violents et illégaux qui réjouissent les pouvoirs en place qui y trouvent, ; d’une part, l’occasion de neutraliser leurs opposants, d’(autre part, la matière à effrayer leur électorat frileux.

    La Résistance s’entend de l’adoption d’une vie personnelle contraire aux dogmes du productivisme, de la rentabilité, de l’exploitation, de la domination d’autrui, de la concurrence féroce dans l’ordre social.

    Une vie d’individus libres, immunisés contre les conditionnements, contre le décérébrage du système qui use de la ruse, de l’imposture, de l’oxymore systématique pour asservir les humains à leur loi de cupidité et de dévastation.

    N’attendez pas que cela change. Changez vous-mêmes, immédiatement en refusant la servitude de la consommation boulimique, l’abrutissement du  sport de compétition champion du dopage et de l’argent, en comprenant les mécanismes des manipulations mentales du système, en respectant le vivant, la Nature, autrui.

    En cela, la CVN est plus politique que n’importe quel parti qui n’apparaît bien souvent que comme la fusée porteuse d’ambitions égotistes.

    La CVN est politique car elle pose les vrais problèmes :

    Défi démographique, rapport à la Nature, à l’animal, finalité de l’économie au service du vivant et non l’inverse.

    Parce que la CVN est vraiment politique, elle ne peut être à la remorque d’aucune chapelle clanique, d’aucune écurie présidentielle.

    La CVN mène le combat des valeurs, des idées, des choix fondamentaux, ce qui ne dispense pas du devoir de choisir le moindre mal pour vaincre le pire.

     

                                                                              Gérard  CONDORCET
                                                                            Président de l'association
                                                      
    CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE  
                                                                             www.ecologie-radicale.org

                                               

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