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    Combien aujourd’hui se souviennent des heures qui ont suivi le choc de 2002, quand on s’est retrouvés au second tour avec Lepen face à Chirac ? Le premier réflexe a été une bronca unanime aussi bien de gauche comme de droite contre les Instituts de sondage. Toute la classe politique leur est tombée dessus et chacun d’affirmer qu’après une telle boulette ils étaient « finis » !

    Bien peu de leaders politiques on eu l’honnêteté d’avouer qu’ils avaient eu tort de s’en remettre à des résultats de sondages d’opinions hasardeux, plutôt que d’analyser et anticiper la situation, alors que normalement ça fait parti du boulot de ceux qui ont la prétention de nous gouverner !

    Ce gros coup de sang a eu pourtant le mérite de donner la mesure exacte de l’incompétence des Instituts de sondage et par voie de conséquence de leur inutilité. On pouvait donc croire qu’à partir des présidentielles de 2002, les seuls sondages que nous aurions à subir seraient pour nous informer de ce que les français préfèrent du fromage ou de la poire, ou s’ils préfèrent dormir avec la fenêtre ouverte ou fermée et autres sujets dont l’intérêt majeur serait d’être sans danger pour notre avenir.

    Hélas, chassez le naturel il revient au galop et les hommes politiques, Sarko caracolant en tête, n’ont pas résistés longtemps à leur drogue. Ils sont retournés prendre leur « shoot » de prévisions auprès de ces fabricants de rêves artificiels que sont les Instituts de sondage.

    En outre, non contents de pervertir le débat politique en annihilant la faculté de raisonnement des élus qui s’en remettent aveuglément à leurs seuls résultats pour juger du futur, les sondages coûtent chers … et sont payés par qui exactement ? Combien coûte le sondage qui fait florès depuis 24 h donnant Marine le Pen en-tête devant Sarko et Aubry au premier tour des présidentielles de 2012 ? Qui l’a commandé ? Qui l’a payé ? Qui a choisi de prendre les deux fifilles à leur papa plutôt qu’un François Hollande, un Bayrou, un Mélenchon ou n’importe quel autre face à Sarko ? Qui se tracasse de savoir à qui profite cette pantalonnade ? Qui réalise que tout çà c’est du vent ? Le petit monde parisien a-t-il vraiment oublié, chacun trop occupé à paraître et se faire entendre plus fort que le voisin, que les élections se jouent quelques jours seulement avant le premier tour ? A moins d’être un de ces grands fauves à l’intelligence visionnaire comme l’étaient les Talleyrand, les De Gaulle, les Jaurès qui eux n’avaient besoin de personnes pour se faire une idée de la situation politique et anticiper le futur, nul ne peut dire aujourd’hui ce qui se passera exactement aux présidentielles de l’an prochain… les Instituts de sondage moins que quiconque !

    Seulement voilà, pendant que ça fait joujou dans les salons parisiens, à droite comme à gauche, d’une extrême droite à l’extrême gauche, avec les résultats des sondages relayés fissa par des annonces, des commentaires, des petites phrases, des débats, des face à face, des disputes orchestrées par les médias pour faire monter l’audimat des chaînes TV et la vente de la presse écrite, la France profonde se sent abandonnée.

    Les français souffrent et râlent d’avoir de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois, d’honorer leurs échéances, de craindre le chômage, de ne pas pouvoir penser sans peur à l’avenir, sans terreur à l’avenir de leurs enfants, pendant que les hommes politiques pour lesquels ils ont voté affichent sans vergogne les signes extérieurs de richesse (et pas seulement à droite !) et n’ont à l’évidence qu’une seule et unique ambition : faire carrière !

    La majeure partie des français n’ignore plus ce que gagnent les élus de la République, ce qu’il en coûte au budget de l’Etat d’assumer non seulement le train de vie du Président, de sa famille mais celui des députés, des sénateurs qui coûtent chers eux aussi et peuvent, avec le cumul des mandats, s’assurer de percevoir à vie nombre « d’indemnités » qui gonflent leur bas de laine. Tout cela étant légal et estampillé NF grâce à leurs propres votes de députés et de sénateurs… on n’est jamais mieux servi que par soi-même n’est-ce pas ? Le total des sommes octroyées aux élus atteint des chiffres qui sont une insulte à ceux dont on rogne chaque jour davantage les acquis sociaux par une politique libérale indigne approuvée par les élus de droite, et que les élus de gauche sont impuissants à contrer. Sans oublier les scandales qui éclaboussent des élus de tous bords et qui révèlent la déliquescence morale de gens qui sont au Pouvoir non par idéologie mais par cupidité !  L’indigeste sauce des promesses électorales qu’on nous sert depuis des décennies risque de ne plus prendre, elle rappellera seulement que ceux qui les ont faits ont mentis … pourquoi les croire encore une fois ?

    La vérité est qu’à force d’être trompés les électeurs ne croient plus en rien ! Ceux qu’on appelle la « masse silencieuse », les seuls qui ont le véritable Pouvoir risquent, au lendemain des présidentielles de 2012, de rappeler à la classe politique toute entière que l’Histoire ne se répète pas toujours.

    Il serait temps que les élus républicains arrêtent de faire du nombrilisme, cessent de s’agiter comme des papillons décérébrés autour de sondages stupides et s’occupent enfin des français !

    En attendant que ce vœu pieux se réalise, qui protégera la France du fascisme ?  

     

     

     

     

     

     

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