•       Borloo sur TF1 

     Borloo sur TF1

    La défection de Borloo ressemble furieusement à une trahison.

    Il avait dit qu’il annoncerait sa décision « d’y aller ou pas » fin octobre. Et voilà que, du jour au lendemain, alors que ses troupes préparaient fiévreusement la bataille, il se présente sur TF1 pour annoncer que finalement, il « n’ira pas ». S’en suit une argumentation vaseuse, à laquelle personne ne croit, et une question est dans toutes les têtes de ceux qui assistent à ce coup de Jarnac en direct : quel est le deal avec Sarko ?

    Et si la candidature de Borloo était une coup monté à la demande de Sarko pour faire le compte des « traîtres » potentiels, ceux qui sont prêts à tout pour mettre des bâtons dans les roues au « monarque »? Avec Sarko tout est possible et Borloo est assez stupide pour jouer à ce jeu là, si la récompense lui convient.

    Hypothèse surréaliste dirons certains ... Bon, admettons, mais l'annonce de Borloo l'est aussi et de ce fait on peut tout imaginer !

    Quoiqu'il en soit, le moins qu'on puisse dire c'est que la manière que Borloo a choisie pour annoncer son retrait de la course à la présidence est inhabituelle et surtout injurieuse pour son équipe, qui est jetée comme un vulgaire Kleenex.

    Pour eux, commenter ce camouflet est un exercice périlleux, car il dénonce ceux qui savent encore réagir avec leur cœur et leurs tripes, et ceux, déjà bien rodés à la langue de bois, qui digèrent l’affront avec une apparente sérénité, allant jusqu’à faire voir que leur ex-champion n’a été guidé que par le souci "de ne pas diviser la majorité" … ben voyons, la belle âme que voilà !   


    Commentaires des émotifs et … des autres :


     Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau Centre, qui essaye de donner le change sans y parvenir, manifestement, pour lui, le coup est rude : «Je respecte la décision de Jean-Louis Borloo, mais pour moi, là, il vient de se retirer de la vie politique. Il ne peut plus être le leader de cette famille

    Dominique Paillé : «L'aventure présidentielle est aussi une aventure collective, je respecte sa décision personnelle, mais j'aurais aimé qu'au moins ceux qui étaient autour de lui aient été convenablement informés.» Cela aurait été la moindre des politesses, on est tous d'accord. 

    Jonathan Blum écrivait sur Twitter : «Qu'est-ce que vous voulez que je dise... Je suis cocufié.» Celui-là c'est un émotif pur jus que la politique n'a pas encore endurci, émouvant....

    Véronique Lartigue : «On est dépité. On est orphelin de candidat… Je ne trouve pas ça génial, ni sur le fond, ni sur la forme». On ne peut pas lui donner tort.

    Rama Yade bien rodée malgré sa jeunesse à la langue de bois écrit, tout en finesse, sur son blog : « Son annonce de ce soir m’inspire de la tristesse pour lui par rapport au travail accompli et aux espoirs soulevés mais elle est respectable. » etc …

    Le fait est qu'en agissant comme il l’a fait, Borloo a prouvé non seulement aux siens, mais à la France entière, qu’on ne pouvait pas lui faire confiance, mais de la à croire que ça va nuire à la suite de sa carrière pas sûr. Les français ont la mémoire tellement courte qu'il y a gros à parier que sa carrière n’en pâtira pas un seul instant. En outre, la plus grand ambition de Borloo est d’être premier ministre, pas besoin des électeurs pour obtenir ce fauteuil là, il suffit de plaire au « patron » !  

    Il existe une autre hypothèse, plus vraisemblable que le coup monté pour débusquer les « infidèles » à Sarko, c’est le dépit de Borloo lors du dernier recensement ministériel. La rumeur le disait favori pour remplacer Fillon, Borloo y a cru, parce que Sarko n’a rien démenti et l'a laissé se bercer d'illusions, voire même encourageait ces illusions... Sarko est un pervers et jouit de prouver sa toute "puissance" à ses troupes qu'au mieux il méprise au pire qu'il hait. C'est comme çà qu'il fonctionne et pour çà que ses propres hommes le lâchent de plus en plus ouvertement.

    Borloo se voyait donc comme le futur premier ministre et agissait comme tel devant les caméras. Jusqu’à ce que Sarko reconduise à ce poste l’indéboulonnable Fillon ! Celui-là on se demande quel cadavre contre Sarko il cache dans son placard, mais ça doit en être un de bien puant quand on sait la haine que lui voue Sarko qui le garde quand même contre vents et marée et contre toute logique.

    Borloo a réagi à hauteur de sa déception, c'est à dire très violemment. Il est parti en claquant la porte et a commencé à brailler dans tous les micros de presse qui lui passaient sous le nez, qu’il allait se présenter aux présidentielles grâce à son Nouveau Centre et on allait voir ce qu’on allait voir !  

    Panique à l’UMP et à l’Elysée ! Et pour cause ! Nombre de ceux qui avaient un compte à régler avec Sarkozy se sont ralliés à Borloo, prêts à en découdre pour les présidentielles, chacun plus remonté qu’une montre suisse. La candidature de Borloo, c’était une version politique de « Règlement de compte à OK Corral »

    Du coup, c’est au tour de Sarko de courir derrière Borloo avec les yeux de Chimène. Le message était passé et reçu 5/5. Le petit jeu du chat et de la souris nous a valu quelques moments divertissants pour finalement aboutir à un ultime rendez-vous entre les deux hommes. Quelques jours plus tard, le leader du NC annonce qu’il renonce à se présenter à la présidentielle pour « ne pas jouer le diviseur de la droite »… c’est beau comme un camion mais personne n’y croit !

    Que lui a promis Sarko lors de leur dernier entretien ? Le fameux poste dont Jean-Louis rêve comme un enfant rêve de Disneyland ? Si c’est le cas, on peut dire que le titre de premier ministre est le plat de lentilles pour lequel Borloo a vendu son droit au respect !

    Il y a en plus les détails qui tuent, la manière peu glorieuse d'annoncer la nouvelle ! Borloo choisit de faire son annonce sur la chaîne à la botte de la sarkozie, pour ne pas dire la chaîne DE la sarkozie, au 20 h de TF1. Tout çà, sans avoir moufté de sa décision à aucun de ceux qui mouillaient déjà leur chemise pour l’amener au plus près de la victoire, lui offraient de surcroît leur amitié, leur confiance, leur dévouement et, cerise sur le gâteau bien empoisonné, à un moment absolument farfelu puisqu’il manquait quasiment un mois avant la date prévue pour son annonce !

    Pourquoi tant de précipitation ?

    Borloo avait largement le temps de faire les choses de façon un peu plus respectable. On croit reconnaître la griffe de Sarkozie, pour qui la traîtrise et le mépris envers ses propres troupes sont la norme. Imaginez la jubilation du « monarque » en pensant à la tête de ceux qu'il s'est aliéné suite à un de ces coups bas dont il a le secret et qui s’apprêtaient à l’affaiblir via le NC … Borloo lui a-t-il fait aussi ce cadeau ? Ce serait une explication logique à une précipitation qui autrement ne l’est pas. A moins que Borloo n'ait pas eu la carrure pour une bataille aussi rude que les présidentielles et se soit dégonflé comme une baudruche. Cette explication en vaut une autre ...

    Quoiqu’il en soit, complot ou désertion, ce qu’à fait Borloo à son équipe est une trahison !

    C’est vrai que la trahison est, de nos jours plus qu’hier, partie intégrante de la vie des hommes et des femmes politiques, rien de vraiment extraordinaire donc, sinon que certains poussent la façon de trahir jusqu’aux frontières de l’art, et Borloo a prouvé que sur ce point il était un artiste !

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